Dans le paysage emblématique de la Vallée de la Vézère, châteaux, églises, demeures seigneuriales ou modestes maisons rurales se rencontrent à tous les détours des chemins. Œuvres de créateurs humbles et anonymes, ce sont des marques de fabrique du Périgord, arrêtons- nous sur un élément architectural commun à presque tous ces bâtiments : le pisé.
Le pisé du Périgord Noir
Dès le XVIIème siècle, la raréfaction du bois de construction et le coût d’édification d’un bâtiment en maçonnerie dans les régions pauvres en pierres à bâtir ont accéléré la mise au point et la diffusion de constructions en terre crue compactée qu’on appelle le pisé. Parce qu’elle nécessitait une matière première de faible coût et une main d’œuvre importante, la construction en pisé devait être réalisée avec un grand savoir faire.
Le sol en pisé est typique du Périgord où les paysans ramassaient des petits cailloux en pierres de lauze (pisé) qu’ils façonnaient au marteau en forme légèrement triangulaire (en biseau). Il suffisait, pour confectionner un sol robuste, d’enfoncer les cailloux en pisé sur la terre battue très humidifiée. La disposition variait selon l’effet désiré. Les cailloux au fil du temps devenaient lisses aux bords arrondis. Il est important de rappeler que chaque terre est différente et que les techniques de pisé varient.
La réalisation d’un sol ainsi habillé prenait du temps et mobilisait tous les bras valides d’un village. Avec la venue de matériaux nouveaux et la disparition du travail en commun, le savoir-faire a maintenant presque entièrement disparu. Néanmoins, on constate un regain d’intérêt ces dernières années pour ce matériau en terre au bilan écologique exceptionnel puisque d’une longévité incomparable.
En Vallée Vézère, vous pourrez constater la pérennité de la construction du pisé ainsi que la réussite esthétique en visitant le château de Commarque ou le château de Losse.
Ces techniques anciennes sont des témoignages émouvants d’un temps où les constructions se faisaient avec les moyens du bord, ce que l’on trouvait au bord du chemin : le chaume, le torchis, l’ardoise, la lauze, des trésors en somme !